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Automatisation et robotique : un basculement inévitable

Photo du rédacteur: Steve MoradelSteve Moradel

Je me rappelle des débats que j’avais avec certains spécialistes il y a quelques années. Ils affirmaient avec assurance que les robots ne remplaceraient pas l’humain dans le travail, mais se contenteraient de l’assister. À mon grand désespoir, je répondais que je pensais le contraire. Aujourd’hui, nous y sommes. L’automatisation ne se limite plus à optimiser la production, elle s’étend désormais à des tâches jusqu’ici réservées aux humains.


Le robot Tesla Optimus, conçu pour réaliser des tâches répétitives dans des environnements de travail classiques, illustre parfaitement cette transition. Contrairement aux bras robotisés des usines automobiles, ces machines peuvent s’intégrer dans des espaces pensés pour les humains, sans nécessiter d’aménagements spécifiques. Elles sont capables d’apprendre, de s’adapter et d’exécuter des missions variées, rendant obsolètes de nombreux emplois manuels. Mais encore plus impressionnant

Figure AI -a dévoilé Helix, un modèle Vision-Language-Action (VLA) conçu pour permettre aux robots humanoïdes d’exécuter des tâches complexes en réponse à des commandes en langage naturel. Contrairement aux approches traditionnelles, Helix permet un apprentissage instantané sans programmation manuelle.

.Hélix fonctionne sur des GPU basse consommation et est capable de coordonner plusieurs robots simultanément. Il équipe notamment Figure 02, un robot humanoïde commercialement viable, conçu pour le moment des tâches industrielles et logistiques.


L’adoption de ces robots repose sur une logique économique implacable. Un robot n’a pas besoin de salaire, de congés ni de protection sociale. Il peut fonctionner 24 heures sur 24, avec une régularité et une précision que l’humain ne peut égaler. Pour les entreprises, l’équation est simple : la réduction des coûts et l’optimisation de la production sont des priorités, et l’automatisation permet d’y parvenir plus efficacement que jamais.

Dans les entrepôts logistiques, la transformation est déjà en cours. L’intelligence artificielle pilote la gestion des stocks et anticipe la demande, tandis que des robots mobiles transportent les colis vers des points de tri. Des machines prennent ensuite le relais pour manipuler et emballer les produits, avant que des drones ou des véhicules autonomes ne se chargent de la livraison. Ce modèle 100 % automatisé réduit au minimum l’intervention humaine, qui se limite à la maintenance et à la supervision des systèmes.


Si Tesla mise sur la démocratisation de ses robots humanoïdes et d’autres acteurs américains, la Chine est en train de prendre une longueur d’avance. Déjà leader mondial en matière de robotique industrielle, elle possède les capacités de production nécessaires pour fabriquer ces machines en masse et à moindre coût. La montée en puissance de la robotisation chinoise est accélérée par plusieurs facteurs : le vieillissement de la population, la hausse du coût du travail et la volonté d’optimiser encore davantage l’appareil productif. Des entreprises comme Xiaomi, Huawei, Foxconn et JD.com développent déjà leurs propres robots humanoïdes, destinés à remplacer les travailleurs humains dans les usines et entrepôts.


Si ces robots deviennent financièrement accessibles aux entreprises du monde entier, l’adoption massive de l’automatisation s’accélérera. Les conséquences seront considérables : la main-d’œuvre humaine sera encore plus évincée, les coûts de production continueront de baisser, et les économies qui ne suivront pas le rythme risqueront de décrocher.

L’impact sur le marché du travail est déjà visible. Les emplois les plus répétitifs disparaissent, et si certains travailleurs peuvent se reconvertir dans la supervision ou la maintenance des systèmes automatisés, ces postes restent bien moins nombreux que ceux qui sont supprimés. Le fossé entre ceux qui possèdent les compétences technologiques et ceux qui en sont privés ne cesse de se creuser, accentuant les inégalités.


L’automatisation n’est plus un concept lointain ni une hypothèse à débattre. Nous sommes en train de changer de monde. On a beau ne pas vouloir s’y résoudre, le travail humain tel que nous l’avons connu est en train de disparaître. La question n’est plus de savoir si cette mutation aura lieu, ni même quand, mais jusqu’où elle nous mènera


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Ps : Merci à Yann Gourvennec pour ce complément d’information très utile sur le robot Helix, que je n’avais pas : https://urlr.me/ghQNXD

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©2019 par Steve Moradel

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