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Photo du rédacteurSteve Moradel

L'inflation, la "bombe" à retardement


L'inflation "Bombe à retardement"

Il y a une semaine un vent de panique soufflait sur les marchés financiers. Toute l’Europe boursière et les bourses du monde entier étaitent plongées dans le rouge.


Ainsi,


- Paris, Milan Berlin perdaient en moyenne 5%.

- En Asie, Hong kong et Shanghai étaient également en forte baisse.

- Wall Street terminait en net repli de 1,8% pour l’indice S&P 500 et 2,6% pour le Nasdaq.

- Les prix des matières premières étaient en forte hausse notamment les prix de l’énergie très sensibles à la situation en Ukraine.


Qu'en est-il une semaine plus tard ?


- Le prix de gaz naturel - 23 février vs 3 mars - : 83$ vs 214$

- Les cours du blé s'envolent - 23 février vs 3 mars - : 317$ vs 425$

- L'Euro est en chute libre.

- Les cours du pétrole passent la barre des 110 dollars. Notez qu'en 2011 le PDG de Total jugeait le litre d'essence à 2 euros inéluctable. Nous y sommes !

- Les bourses continuent leur dégringolage et ont clôturé vendredi en très forte baisse.

L'indice CAC40 de Paris a ainsi chuté de -4,97%, achevant sa pire semaine depuis l'annonce du premier confinement en 2020.


L'UE est le premier fournisseur et le premier client de la Russie, cette interdépendance économique entre les deux puissances fragilise autant les russes que les européens. La Russie produit 16% de toutes les matières premières dans le monde, produit 10% du pétrole mondiale, fournit 40% du gaz européen. La Russie est également le plus grand exportateur de grains et de fertilisants au monde, le plus gros producteur de palladium de nickel et un des plus gros de Titane... indispensables à l’aéronautique et à l’automobile. J'ai déjà eu l'occasion de l'écrire, les sanctions n'ont jamais réellement fonctionné hormis pour l’Afrique du Sud et n'ont pour effet que d'appauvrir les peuples. Par ailleurs les sanctions, qui ont mécaniquement provoqué la hausse des prix de l'Energie, permet aujourd'hui à la Russie d'empocher chaque jour 100 millions de dollars de plus et donc de financer sa guerre.


Si on ne peut nier l’impact de la crise Ukrainienne sur la hausse des prix des matières premières notez que depuis plusieurs semaines les médias font mine d’ignorer que l’inflation est aussi et surtout due aux injections massives de liquidités des banques centrales. La crise Ukrainienne a donc bon dos et permet de faire oublier la politique extrêmement généreuse des banques centrales a l’égard des marchés financiers et des Etats. Désormais les banques centrales vont être confrontées à un dilemme : remonter leurs taux ou laisser filer l’inflation. Devinez quel sera leur décision sachant que la première option fragiliserait les Etats et les marchés financiers et la deuxième les classes moyennes...


Pour l'heure, Valdimir Poutine menace de priver l'Ukraine de son "statut d'État", le dirigeant russe a également annoncé que les sanctions internationales sont désormais perçue comme "déclaration de guerre". (AFP). Le FMI annonce de son côté que les conséquences de cette guerre pourraient être catastrophqiue pour l'économie mondiale. Alors que certains experts n'hésitent plus à parler d'une potentielle récession, la hausse des prix s'annonce comme une véritable une bombe à retardement qui pourrait, à terme, plonger le monde dans une crise particulièrement destructrice bien pire que celle des années 1970.


Source: Reuters, Bloomberg, Boursorama


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